1ère JOURNEE DE PELERINAGE A SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE

Maintenant que je me suis bien posé, je vais pouvoir commencer à vivre mon pèlerinage dans ce Sanctuaire. Je commence par la Cathédrale. J'y rentre par la porte de la Gloire. Cette porte représente le Jugement dernier. Je prends le temps qu'il faut pour apprécier sa beauté. La tradition jacquaire invite, aussi, les pèlerins à remercier saint Jacques. Pour cela, je me mets à la fin d'une file de personnes et j'attends mon tour. Ce rituel peut paraître ridicule et choquer certains. C'est également ce que je ressents, lorsque j'entends des pièces de monnaie résonnées dans un tronc à offrandes. Mais cela demande une grande preuve de tolérance car c'est ce que l'on appelle de la pièté populaire. Ce besoin de rendre palpable sa foi. Une approche importante, pour beaucoup, car cela les aide à approfondir leur croyance en Dieu. Une autre démarche du pèlerinage est celle de prier devant le tombeau de saint Jacques. Ce n'est pas ce dernier que l'on prit mais le Christ. Saint Jacques, en tant qu'Apôtre, nous conduit vers Celui qui le précède.

" Mais vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre." (Actes des Apôtres 1,8)

Le pèlerinage propose, également, de recevoir le Sacrement du Pardon que chacun peut vivre s'il le souhaite. Mais le Sacrement le plus important est celui de l'Eucharistie auquel tous les pèlerins sont invités lors de la messe qui est célébrée en leurs intentions, à midi.

Cet après-midi, je visite la ville en me promenant dans ses rues. Je retrouve des pèlerins rencontrés sur le chemin. C'est une grande joie que l'on éprouve  lorsque l'on se voit à Santiago. Mais la plus belle retrouvaille c'est celle que je vis avec Irene et Jane que je revois, en fin d'après-midi. Ma joie est, encore, plus grande lorsqu'elles me disent qu'elles reprennent le chemin, Dimanche. Nous avons commencé notre pèlerinage ensemble, au Puy-en-Velay, pour le terminer, encore, ensemble, au Cap-Finisterre. Cela est riche de sens!

Saint-Jacques de Compostelle c'est, également, le bonheur d'apprécier les talents de différents artistes. Près de la Cathédrale, Santiago nous réaffirme son identité Galicienne avec le sonneur de gaïta. Dans une autre rue, les passants se laissent entraîner par des airs de musiques symphoniques... Ces musiques expriment, à leur façon, les émotions ressenties par la majorité d'entre nous.

Comments

[trivago]

Blog très très intéressant... Je vais faire un tour sur les albums photos maintenant!! :o)

[Arnaud]

Pierre,

Merci pour votre témoignage sur ce blog. Malheureusement, je ne le découvre qu'à mon retour. Je n'ai pas rencontré de point Internet sur le chemin après Santiago.Cette partie du chemin que vous pouvez lire sur ce blog, dès la remise à jour.
Je suis sur mon petit nuage avec le chemin très présent en moi. C'est le calme avant la tempête.

Mes sincères Amitiés

Arnaud

[Pierre Gagnon]

Mon cher Arnaud, bravo!
Un gros merci d’avoir partagé au quotidien tes pas sur le chemin de Saint-Jacques. J’ai découvert ton site le 23 août par un pèlerin nommé Michel D’Auzon que je ne connais pas et qui a fait le chemin du Nord en juin après avoir fait le chemin d’Arles en avril-mai. C’est un de mes amis vivant à Paris qui m’a transmis un courriel que Michel lui avais envoyé pour lui donné ses impressions sur le Camino del Norte. Dans ce courriel il donnait l’adresse de ton site. Un long détour donc, pour arriver jusqu’à moi qui vit à Québec. Hé bien oui, je suis un québécois de 66 ans et j’ai lu avec beaucoup d’émotions ton journal quotidien depuis le Puy en Velay jusqu’à Santiago. J’ai fait le Camino Francès en 2001. Je suis parti d’Orthez en Béarn le 19 avril pour arriver à Santiago le 23 mai et à Finisterre le 28 mai. Au moment où je t’écris, aujourd’hui le 10 septembre, tu es probablement rendu à Negreira. Tu as ravivé des moments merveilleux que je porte toujours dans mon cœur. Je suis heureux pour toi que tu poursuives ta marche jusqu’à Finisterre et sûrement jusqu’à Cap Finisterre. Ce fut pour moi l’un des plus beaux moments de mon pèlerinage en 2001. À Cap Finisterre, je te suggère de continuer encore un peu plus haut, jusqu’à Las Piedras Santas, pour admirer le magnifique coucher de soleil si la température le permet. Je te le souhaite. En regardant l’horizon de l’Océan Atlantique tu pourras te dire qu’il y a un québécois au loin qui partage avec toi ce moment de bonheur. En fait, je ne serai pas si loin, car comme le dit le philosophe Danois Soren Kierkegaard « La proximité absolue est dans l’infinie distance », celle qui nous unit dans l’Amour d’un même Dieu Père.
Je dois te dire que l’expérience du chemin de Saint-Jacques m’a profondément marqué et je n’ai pu résister à l’envie d’y retourner à deux reprises depuis 201. En 2004 j’ai fait le chemin d’Ales et cette année j’ai fait le chemin depuis Vézelay jusqu’à Roncevaux. À chaque fois j’y ai vécu des moments de grand bonheur qui sont toujours au cœur de moi comme un trésor. La marche sur le chemin de Saint-Jacques demande un effort physique quotidien considérable et le mode de vie est rempli de contraintes et d’inconforts mais paradoxalement, pour moi, c’est une vie de bonheur et de liberté. Je te souhaite un heureux et paisible retour chez toi. Le retour fait aussi partie du chemin avec ses joies, ses déceptions et ses difficultés.
Amitiés jacquaires
Pierre Gagnon

[Arnaud]

Guilaine et J-Baptiste,

Entamer autre chose, je ne crois pas car j'y vois un prolongement. Santiago n'est pas une fin mais un début. Le Cap-Finisterre pour voir l'horizon que l'on a en face de soi.

Amitiés

Arnaud

[Arnaud]

Papa et Maman,

Ne vous déplacez surtout pas à Rennes. Je vous ai parlé de Rennes car c'est la seule précision horaire que je connaît. J'achèterai un billet qui pour Guingamp mais je n'ai pas d'info sur l'horaire. Je vous appelerai de Rennes dès que je connaîtrai l'heure de mon arrivée à Guingamp.

Je vous embrasse

Arnaud